mercredi, avril 11, 2007

Biyouna

Biyouna > Blonde dans la Casbah
Autre vraie (très) bonne surprise de la saison, Blonde dans la Casbah vient confirmer tout le talent d’une Biyouna chanteuse allumée et inspirée. Car Biyouna c’est d’abord une voie éraillée et charmeuse, entre Brigitte Fontaine, Mama Béa et Reinette l’Oranaise, qui s’insinue avec aisance, ici dans les volutes d’une nostalgie pop et chaabie.
Autre vraie (très) bonne surprise de la saison, Blonde dans la Casbah vient confirmer tout le talent d’une Biyouna chanteuse allumée et inspirée. Car Biyouna c’est d’abord une voie éraillée et charmeuse, entre Brigitte Fontaine, Mama Béa et Reinette l’Oranaise, qui s’insinue avec aisance, ici dans les volutes d’une nostalgie pop et chaabie. Avec Blonde dans la Casbah, produit par le compositeur - arrangeur Joseph Racaille (Bashung), la comédienne-chanteuse nous gratifie d’un second album, façon cabaret, servi par des arrangements aux délicates incrustations de piano, de violon et de cuivres, de guitare et de mandoline. Galette de douceurs désuètes, Blonde dans la Casbah nous donne à découvrir une Biyouna abonnée aux sixties de ses premiers pas et de ses rêves encore intacts. On y trouve des duos heureux, avec Christophe ("La Man"), la diva afro-anglaise du soul-jazz Malia ("Bismilah"), Didier Wampas ("Merci pour tout"), et des reprises chaleureuses d’El Hachemi Guerouabi ("El Barah") et Kamel Messaoudi ("Echemaa"). Biyouna, qui chante ses petites et grandes brûlures avec un brin d’insolence, y est tour à tour émouvante ("Bismillahi", "La Man"), déjantée ("Les Coyottes", "Merci pour tout"), théâtrale ("Demain tu te maries", "Merci pour tout"). Avec des mentions spéciales en particulier pour "Ta’ali", une ballade signée Mohamed El-Hamel et Mohamed Iguerbouchène, deux grandes figures de la chanson algérienne de l’entre-deux guerres. Pour "Demain tu te maries" aussi, un tube de Patricia Carli dans les années soixante que Biyouna tenait à reprendre. Mention spéciale également pour les épanchements de "Bismillahi", "La Man" et "Une blonde platine dans la Casbah", qui donne son nom à l’album, un hommage à la mère et complice de l’artiste disparue l’an dernier à 84 ans. Sans oublier "Tsaabli ouetmili" en forme de révérence à Fadela Dzirya et "El Ghafel" concocté par Djamel Laroussi. Né d’un coup de cœur d’Olivier Gluzman - aujourd’hui son agent qui est allé la chercher à Alger -, Blonde dans la Casbah est sorti le 17 octobre chez Naïve. Avec une formation motivée qui comprend notamment le poly-instrumentiste virtuose Henri Agnel (guitares) et Mustapha Mataoui (piano), Biyouna en a donné la primeur sur scène à Paris lors d’une série de concerts au Divan du Monde. Révélée en France par Nadir Moknèche avec Le Harem de Madame Osmane et Viva Laldjérie, elle vient de tourner avec lui, Délice Paloma, un troisième long-métrage dans lequel Biyouna campe le rôle d’une chef de bande qui n’a pas froid au yeux. Cet automne, Biyouna a en outre été sollicitée au théâtre. De novembre 2006 à mars 2007, la comédienne-chanteuse est visible en tournée dans Electre de Sophocle. Dans cette tragédie mise en scène par Philippe Calvario, Electre/Jane Birkin sera accompagnée d’un chœur chanté mené par... Biyouna. Celle-ci devrait donc reprendre son tour de chant au printemps 2007.

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